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Ultime roman du grand auteur argentin mort en 2005, cette Grande Fugue est divisée en sept longs chapitres, chacun portant le nom des jours de la semaine, le dernier restant inachevé. Un Argentin nommé Gutiérrez, après avoir quitté brusquement son pays et disparu pendant trente ans en Europe, revient s’installer dans la ville de sa jeunesse. Il fait la connaissance de Nula, philosophe amateur, plus jeune que lui, qui vient lui vendre du vin…
On retrouve le microcosme des personnages des précédents romans de Juan José Saer, leur vie quotidienne dans la ville de Santa Fe, leurs liens d’amitié étroits, avec de nombreux retours dans leur passé. Malgré quelques élucubrations sur un mouvement littéraire provincial, le « précisionnisme », on reste sous le charme de la musique des conversations dont les thèmes se mêlent, se modifient, disparaissent et ressurgissent. L’extrême minutie descriptive, déjà notée dans Cicatrices (N.B. fév. 2003), la richesse du style séduiront ceux qui accepteront d’entrer dans ce beau roman sur l’amitié.