Géographie de la bêtise

MONNEHAY Max

Pierrot, « idiot du village », fait un tour de France pour recruter des comparses et créer un village, sorte de paradis terrestre où les demeurés vivront entre eux et en harmonie. Bastien, qui commence à comprendre qu’il n’est pas idiot de naissance, mais que sa mère l’a littéralement abruti, raconte par le détail la vie quotidienne de ce bourg, calqué sur un vrai, mais où les divers personnages « dont la tête est pleine de rien » vont avec leurs élucubrations, leurs fantasmes et leurs limites provoquer des événements qui les dépassent. Dans ce récit loufoque, la jeune romancière Max Monnehay (Corpus Christine, NB octobre 2006) peint des personnages plus pitoyables que drôles. Quelques scènes font rire, mais d’autres sont cruelles et créent un malaise. L’auteur peine à traduire le mal-être de ces laissés pour compte et son délire verbal à travers des dialogues peu rationnels, une écriture décousue et un vocabulaire souvent bizarre, rend mal compte des émotions profondes des protagonistes. Un final grand-guignolesque achève cette fable dont le sujet atypique aurait mérité plus de poésie, de finesse et d’empathie et dont le sens reste confus.