Futurs parfaits

BIZOT VĂ©ronique

Franklin Shapiro se fait construire une maison inhabitable ; un autre remplace au pied levĂ© sur scĂšne celui qui purge Ă  sa place une peine de prison ; qui est Martin, cet Ă©tranger qui dĂ©barque au village en prĂ©tendant ĂȘtre le frĂšre de Simon, celui qu’on vient d’enterrer ? Jean n’était pas invitĂ© au repas de famille, il s’effondre sur le seuil de la salle Ă  manger
  Onze nouvelles pour ces Futurs parfaits dĂ©risoires ou illusoires, promis Ă  des personnages aux prises avec un passĂ© lourd d’échecs ou de regrets. Elles happent le lecteur d’entrĂ©e de texte, tant est consommĂ© l’art de la premiĂšre phrase oĂč la banalitĂ© colorĂ©e d’humour devient vite insolite. VĂ©ronique Bizot (Âme qui vive, NB fĂ©vrier 2014) raconte les tragĂ©dies du quotidien avec Ă©lĂ©gance. Sous sa plume, la rĂ©alitĂ© douloureuse avance masquĂ©e : dĂ©calĂ©e vers l’absurde. La fluiditĂ© de la phrase se joue de la briĂšvetĂ© de la nouvelle pour des fondus enchaĂźnĂ©s entre prĂ©sent et passĂ©, rĂȘve et rĂ©alitĂ©, au bĂ©nĂ©fice de l’incertain. (C.B. et A.-M.D)