Forêt contraire

FRÉDÉRICK Hélène

Une jeune femme qui cherche à couper tout lien avec sa sordide petite vie parisienne, ses dettes et son mal-être, se réfugie dans un vieux chalet au Québec, dans les Laurentides. Vestige de sa famille dispersée, cette baraque inconfortable sera son nouveau cocon, abritant ses excès d’alcool solitaires. Elle profite de cette parenthèse pour se plonger dans un livre de Lukas Bauer, un anarcho-communiste qu’elle a connu – et aimé ? – naguère. André, un voisin discret, ancien comédien, lui offre son amitié et l’aide concrètement à reprendre pied. Tous deux tentent de panser mutuellement leurs blessures. Merveille d’écriture très littéraire et très sensuelle, ce nouveau roman conforte le talent d’Hélène Frédérick (La poupée de Kokoshka, NB avril 2010). La jeune Québécoise évoque la faune et la flore sylvestres exceptionnelles avec une science toute poétique qui crée une atmosphère singulière. Sa plume, d’une grande finesse, suggère des émotions fortes ; elle appréhende avec une froide délicatesse des sujets rudes comme la solitude moderne ou la détresse de ceux qui regardent passer le train de la vie sans pouvoir y monter. Les mots, calmes et précis, glissent sur des pages à la fois élégantes et dérangeantes.