Facebook m’a tuer

ISNARDS Alexandre des, ZUBER Thomas

Besoin d’ĂȘtre rĂ©confortĂ© Ă  vingt-trois heures ? Facebook est lĂ , avec ses deux options – « j’aime » ou « commenter » – , et ses internautes connectĂ©s Ă  toute heure. IdĂ©al pour se mettre en scĂšne, faire admirer son nouveau look, son amoureux, le dernier exploit de ses enfants, ou prouver Ă  ses (nombreux) amis que les vacances Ă©taient gĂ©niales. Envie de savoir ce qu’est devenue votre ancienne petite amie ? Google et Facebook sont lĂ , archivant toutes les miettes d’informations disponibles. Quant au tĂ©lĂ©phone portable, il s’interpose dans les conversations, permet de suivre chacun Ă  la trace mais, paradoxe, ne facilite pas les rencontres “en vrai”…

 

Reprenant la mĂ©thode de L’open space m’a tuer (NB novembre 2008), les auteurs, en de courts chapitres, dĂ©cortiquent la vie privĂ©e de la « gĂ©nĂ©ration Y », toujours connectĂ©e, pour le meilleur et pour le pire. Les saynĂštes alternent texte classique et messages Ă©changĂ©s (souvent abrĂ©gĂ©s en langage SMS). Ces tranches de vie authentiques, amusantes, parfois pathĂ©tiques, pointent l’addiction et les dĂ©rives des pratiques communicantes, frĂŽlant le ridicule ou l’absurde. Elles font le portrait d’une population narcissique et inquiĂšte, exhibitionniste, en compĂ©tition permanente, accro Ă  l’urgence, Ă  la nouveautĂ©, Ă  la consommation, aliĂ©nĂ©e plutĂŽt qu’Ă©panouie et libĂ©rĂ©e par la technologie.