Maurice, comme l’île Maurice, précise-t-on, est africain et vit au Mali. Mali, lui, vit en France, à Lyon ; son père est français, sa mère africaine et sa grand-mère russe ! France, elle, vit sur l’île Maurice. Ces trois enfants on tous une famille, une maison, case ou cabane avec un jardin autour et une balançoire pour s’envoler vers les mêmes rêves !
La permutation des prénoms par rapport aux différents pays relève d’un désir de faire sourire. Pour de jeunes enfants, la perplexité est plus probable. Les illustrations aux couleurs denses renforcent une impression d’uniformité et suscitent elles aussi des interrogations : enfant blond aux yeux bleus avec une mère africaine et une petite soeur bien noire de peau ? La case, la maison en pierre, la cabane sur pilotis : toutes ont l’air construites en dur. La même balançoire chaque fois, le même refrain en vis-à-vis, tout contribue à bercer les enfants de l’illusion d’un « tous pareils » même si le message insiste sur les besoins et les droits fondamentaux des enfants, dont l’école, qui arrive un peu par hasard en fin d’album. Attrayant mais décevant aussi.