En attendant que le vent tourne

GUININ Blaise, GUININ Robin

Le narrateur se souvient. Quand il avait 10 ans, un été à la campagne, il avait eu avec ses deux copains l’idée de construire une cabane. Celle-ci fut édifiée en l’absence de l’un des trois qui, la découvrant à son retour, la détruisit dans un accès de colère, en cachette. Il fallait des responsables : ce furent deux jumeaux costauds et une fillette du village d’à côté, passant par là. Comment se venger ? Plein d’idées germèrent dans leur esprit. On imagine mal les conséquences de ses actes, quand on a 10 ans.Les dessins à l’aquarelle dégagent du charme, s’épanouissant dans des images souvent grandes, qui permettent au lecteur d’entrer plus facilement dans l’histoire. Il est facile de s’identifier aux personnages, qui arborent des bouilles enfantines et sympathiques, mais l’habit ne fait pas le moine : c’est le binoclard, qui aurait pu jouer les premiers de la classe, qui a le plus d’idées malfaisantes ! D’une façon peut-être un peu démonstrative, la BD dénonce l’effet pervers et déresponsabilisant du groupe, les conséquences néfastes du mensonge et du désir de vengeance. Les dominantes jaune-beige des teintes (la couleur du souvenir) accentuent l’aspect oppressant de l’histoire, qui sait entretenir un bon suspense, et des rebondissements, jusqu’à un happy end en demi teinte.