Échographie du vide

BONVALET Camille

Emmanuelle a vingt-huit ans, une intelligence moyenne, une vie de couple sans fard, un emploi « dans l’Art » comme agent de surveillance au Musée de la pêche, de nombreux amis et un petit chat qu’elle vénère. Pour exaucer son choix de renoncement à la maternité, les gynécologues prudents, lui imposent un délai légal de réflexion de quatre mois avant la ligature des trompes. Dans son environnement conservateur, elle va devoir annoncer sa décision.  

Camille Bonvalet choisi d’illustrer la revendication féministe de la liberté de soi et de son corps avec une mise en situation extrême. L’écriture aisée adopte une langue crue, directe, goguenarde, pour cheminer dans l’esprit grinçant et fantasque de la jeune femme « border line » profondément marquée par un drame familial. Au rythme d’incessantes requêtes Internet, des situations du quotidien tressent le fil d’une société qui enjoint à la reproduction et au paraître. À l’exception de sa voisine loufoque, l’entourage d’Emmanuelle se complaît dans la norme. En plongeant le lecteur dans des situations rarement cocasses, souvent à la limite du malaise, ce premier roman ne réussit pas à interroger sur le bien-fondé d’une stérilité choisie. (S.D. et C.R.P.)