D’ici là. Un genre d’utopie

2041. Le Vieux Monde résiste. Parmi les communautés alternatives qui le contestent, la Compagnie, qui associe théâtre, militantisme et expérience de vie collective entre humains, androïdes et cyborgs. Sacha en fait partie, à l’aise comme un poisson dans l’eau dans cet univers modifié, avec son cyber-loup, ses copains, ses amours… et Devil qui tente de la séduire. En matière d’intrigue, on a lu plus original. Sur le terrain de la dimension critique via l’utopie, également. La qualité de l’écriture n’est pas exceptionnelle. Il y a même quelque naïveté à surcharger la page de notes explicatives inutiles, dans des encarts de type documentaire. En revanche, cet objet-livre, s’il relève d’un jeu ou d’une expérience d’écriture, mérite qu’on s’y arrête : il entrelace dans la narration récit et image, plus précisément même : images pixellisées en train d’apparaître sur un écran, dans un même jaillissement. Le travail graphique est intéressant, le floutage strié des personnages générateur de sens et le résultat, esthétiquement séduisant. Mais pour bousculer les codes littéraires, il faudrait un roman mieux abouti.(L.-L.D. et C.B.)