D’ici je vois la mer

SCHWARTZ Joanne, SMITH Sydney

« De chez moi, je vois la mer » raconte-t-il du haut de ses dix ans. Dans les annĂ©es cinquante du cĂŽtĂ© de Cap-Breton (Canada), il y a la mer et il y a la mine. Sa journĂ©e d’enfant se dĂ©roule en douceur auprĂšs de sa mĂšre et sa jeune soeur ou au rythme des balançoires avec son copain, en attente du soir oĂč, son pĂšre de retour, on regarde en famille la nuit tomber sur la mer.  Quoi de plus simple que cette histoire contĂ©e par un narrateur enfant, quoi de plus poignant aussi que cet ordre des choses oĂč, de pĂšre en fils et plus tard en petit-fils, il y a et il y aura la mine, inexorablement mais sans amertume. Le rĂ©cit alterne entre mer et mine, entre la nuit immuable des strates de la coupe de charbon et les nuances impressionnistes du ciel et de l’eau. Les images sont un pur bonheur, servies par le format paysage de l’album qui se prĂȘte aussi au dĂ©coupage en sĂ©quences narratives de la vie quotidienne, tel dĂ©tail  parfois magnifiĂ© en nature morte. C’est simplement trĂšs beau !  (C.B.)