Deuxième génération, ce que je n’ai pas dit à mon père

KICHKA Michel

Michel, Mitchi pour son père, est le fils aîné ; il est le fils modèle pour plaire à ce père qui revint de déportation, seul survivant d’une nombreuse famille d’origine juive polonaise. Mais comment comprendre ou même vivre avec lui si personne n’explique ce qu’il a vécu ? Pourquoi ces chiffres écrits sur son bras et ses photos dans les livres sur la guerre ? Peu à peu Michel découvre le passé, secoue sa culpabilité et parvient à devenir lui-même, ailleurs, à Jérusalem.

Ce récit autobiographique fait d’anecdotes, de souvenirs soulève le couvercle posé sur la souffrance des juifs touchés par l’Holocauste. Ce travail de mémoire pour sortir du traumatisme du non-dit, l’auteur, illustrateur, caricaturiste politique, l’exprime avec force, douleur et aussi humour. Sans cet humour, qui crée une distance, l’empathie rendrait le livre insupportable. L’utilisation du noir et blanc, de caricatures et d’un trait fin, clair, à la franco-belge, font de cette BD une oeuvre à rapprocher de Maus de Spiegelmann. L’une et l’autre se complètent, se répondent et ne s’oublient pas.