Des orties et des hommes

PIGANI Paola

La famille vient d’Italie, le pĂšre a empruntĂ© pour acheter une ferme charentaise. Il faut vivre, produire, payer les dettes. Entre l’Ă©cole, les courses au bourg, les visites Ă  Nonna, Pia, onze ans, a la main Ă  tout avec ses soeurs et son frĂšre. Aux bĂȘtes, aux champs, Ă  la maison. Quand elle croise en vĂ©lo JoĂ«l, le petit bossu, son coeur crĂ©pite; elle Ă©crit sur son cahier. Mais il faut bientĂŽt quitter la chaleur familiale pour le pensionnat du collĂšge.   Paola Pigani (Venus d’ailleurs, HdN aoĂ»t 2015) retrace ici sa propre enfance, vĂ©cue en Charente dans les annĂ©es soixante-dix. Le beurre en baratte, la rentrĂ©e des foins, le vĂȘlage, le CrĂ©dit Agricole, elle connaĂźt bien. Comme la vie villageoise, ses codes secrets, ses drames. Avec des mots poĂ©tiques et crus, elle revit le quotidien d’une enfant sensible et imaginative, marquĂ©e par la pauvretĂ© mais nourrie par la tendresse familiale, les merveilles renouvelĂ©es de la nature et la force du labeur paysan. À force de ruralitĂ© et de prĂ©caritĂ©, le trait peut sembler excessif mais l’Ă©vocation n’en est pas moins vibrante et ressuscite un passĂ© paysan aujourd’hui presque aboli. (M.W. et F.L.)