Des lanternes à leurs cornes attachées

JHA Radhika

Sorti de l’université de Jaïpur, Manoj arrive à Mumbai et rêve d’éradiquer la pauvreté. Admis dans un institut « high-tech » pour le développement rural, il s’enthousiasme pour un procédé d’insémination artificielle des vaches avec des spermes de qualité afin d’augmenter la production laitière, lutte pour obtenir le soutien des structures administratives. Dans un village coupé du monde, sans route ni électricité, où les habitants vivent selon les coutumes ancestrales sous la conduite du « patel » élu, homme juste et sage, une jeune femme instruite, Lakshmi, amenée là par un mariage forcé, veut améliorer son sort.

 

Très étroitement mêlés, le mode de vie des populations villageoises qui redoutent l’irruption du progrès, l’existence d’unités de recherches de pointe et la permanence d’une administration peu efficace donnent une idée de l’Inde actuelle. Prenant appui sur la production d’un aliment essentiel à la survie des enfants, l’auteur cerne la lutte du progrès contre l’immobilisme, de la science contre les croyances. Le rythme est lent, les personnages de Lakshmi qui incarne la rage de vivre et du « patel », gardien du passé, sont joliment silhouettés. Le récit exclut le manichéisme ; hommes et systèmes ne sont ni entièrement bons ni entièrement mauvais.