De là, on voit la mer

BESSON Philippe

Louise, romancière parisienne reconnue, doit écrire un nouveau livre et part en Toscane dans une maison amie, laissant derrière elle un mari résigné à ces absences nécessaires. À Livourne, c’est l’arrière-saison, le soleil encore brûlant, la mer étale et aveuglante. Le travail d’écriture, les flâneries sur le port rythment les journées. Surgit l’inattendu, un jeune homme, « chien fou » à la grâce inouïe. Le jeu commencé se transforme en fièvre, cependant qu’à Paris le mari a été gravement accidenté… La réalité se met à ressembler aux histoires que Louise couche d’habitude sur le papier. Ce nouveau roman de Philippe Besson (Une bonne raison de se tuer, NB avril 2012) dépeint les atermoiements du coeur et de l’esprit en trois actes : la rencontre, l’appel du devoir en la personne du mari, l’obligation de choisir. C’est un récit en courts chapitres, coloré, sensuel, tendre, d’une rencontre entre deux amants improbables. Rien de bien nouveau sous ce soleil-là, mais il irradie l’héroïne, femme ambivalente, indépendante, dure et malgré tout romanesque. L’écriture détendue n’évite pas les redites ; l’urgence, la violence, l’extravagance des situations font accepter le côté peu vraisemblable et décidément sentimental. Mais qu’importe, l’imagination gambade.