Dans le jardin, la libellule est morte

CHEON JEONG-CHEOL, LEE GWANG-ICK

La libellule repose dans son bel habit chatoyant, au pied de la marguerite. Les fourmis cĂ©lĂšbrent les funĂ©railles comme dame Nature l’ordonne. Le corps se dĂ©lite dĂ©licatement, la grande double page dĂ©borde de petites masses colorĂ©es, bleues, vertes, roses
 Chaque fourmi est responsable de la sienne, et bientĂŽt des milliers de petites particules de libellule viennent se mĂȘler aux fleurs, en boutons, Ă©panouies, ou dĂ©jĂ  en graines.

 

Les lois de la nature ne sont ni expliquĂ©es ni commentĂ©es dans ce trĂšs bref poĂšme de l’auteur corĂ©en Cheon Jeong-cheol (1926). Elles sont simplement cĂ©lĂ©brĂ©es, et les enfants asiatiques, fredonnent encore aujourd’hui les sept strophes, reprises sur la derniĂšre page. La traduction, trĂšs harmonieuse, n’a pas craint les mots funĂšbre, funĂ©railles, funĂ©raire. Ils n’impressionnent pas, car la comptine les apprivoise aussi bien que l’image aux coloris vibrants et, compliment pour l’illustrateur, un enfant-testeur s’est Ă©criĂ© « comme c’est beau ! ».