Dans la nuit la liberté nous écoute ; d’après le récit d’Albert Clavier

LE ROY Maximilien

Albert, jeune communiste, termine son adolescence en même temps que la guerre. Séduit par l’exotisme, il s’engage dans l’armée en 1946 et se retrouve en Indochine. À Saïgon, la violence, la haine environnante, atténuées par quelques rencontres apaisantes – une mère vietnamienne et sa fille – lui font découvrir toute l’horreur du conflit. Sentiment conforté lorsqu’il est envoyé dans le nord du pays au contact direct avec l’ennemi. Son dégoût pour cette guerre coloniale, ses sympathies politiques, et une rencontre fortuite avec un homme du Vietminh l’amènent progressivement à comprendre « la cause d’un peuple qui lutte pour son indépendance».Un dessin efficace et réaliste, mis en relief par quelques ombres crayonnées et des à-plats monochromes d’un vert aride, met en lumière le témoignage d’un homme fidèle à ses convictions. Le qualificatif de traître vient à l’esprit tout au long d’un récit sincère et naïvement manichéen fait par un homme passé à l’ennemi. Mais soixante ans se sont écoulés depuis Dien Bien Phu. Les cicatrices se sont refermées, et on se prend à comprendre l’itinéraire de cet homme, ainsi que son regard sur cette guerre qu’il a toujours considérée comme injuste.