Dans la gueule de la baleine guerre

HAAS Jean-François

Pensionnaire d’une maison de retraite, le narrateur se remĂ©more sa guerre, enrĂŽlĂ© dans l’armĂ©e allemande avec deux camarades dont l’un, « brave petit mouton (
) tombe en blond hĂ©ros fasciste » en 1944. À la marche triomphale succĂšde la dĂ©bĂącle en Russie et la captivitĂ©. Les conditions dramatiques du transfert des prisonniers jusqu’au camp de travail et d’extermination font l’objet d’un long rĂ©cit, nourri de rĂ©fĂ©rences Ă  Breughel, DĂŒrer, Michel-Ange, Ă  la Renaissance, Ă  la Passion du Christ. ConfrontĂ© Ă  ce nouvel esclavage, le narrateur revit la conquĂȘte menĂ©e par Hitler, ce « petit caporal d’apocalypse », s’efforçant de survivre, tenaillĂ© par le remords d’avoir eu, naguĂšre, un comportement de bourreau.  

AccompagnĂ©e d’exercices de style, parfois rabelaisiens, cette oeuvre Ă©trange est un cri dĂ©sespĂ©rĂ© contre les horreurs de la guerre et d’une soldatesque assassinant les innocents et violant les femmes. Cette harangue contre le totalitarisme et l’abaissement de l’homme par l’homme ne manque pas de souffle. Mais ses excĂšs de style, nĂ©ologismes et digressions, incidentes et parenthĂšses, propos abscons, rendent parfois le contenu difficilement lisible.