Chroniques d’une station-service

LABRUFFE Alexandre

Beauvoire est pompiste dans une station-service situĂ© Ă  Pantin, en bordure du pĂ©riphĂ©rique parisien. Pour s’occuper pendant ses journĂ©es, outre l’accueil des clients, il regarde des sĂ©ries B ou Z, joue aux dames avec un ami, observe la maison abandonnĂ©e en face de la station, qui donne d’Ă©tranges signes d’activitĂ©. Il drague une cliente japonaise avec laquelle il va de surprise en surprise, sert de poste restante pour des livres contenant des messages codĂ©s, organise des expos de photos contre l’avis de son chef, rĂ©flĂ©chit sur la sociĂ©tĂ© qu’il cĂŽtoie… Depuis son poste d’observation en marge de la ville, le narrateur collecte la matiĂšre de ses rĂ©flexions, qu’il aligne sous forme d’anecdotes, descriptions, aphorismes, pensĂ©es, mĂ©saventures, rĂȘveries qu’il numĂ©rote avec soin. Son regard dĂ©tachĂ© de sociologue improvisĂ© (il aime « citer » Baudrillard)  introduit un soupçon de mise Ă  distance et en perspective de la vie actuelle. L’impression gĂ©nĂ©rale qui se dĂ©gage des chroniques est celle d’une fantaisie ironico-parodique. On est conviĂ© Ă  une aventure immobile empreinte d’absurde, lĂ©gĂšre et dĂ©paysante. (M.D. et C.B.)