Chroniques de la dernière révolution

CASAS ROS Antoni

Dans une atmosphère de fin du monde et un avenir proche, une succession de témoignages relatent les « exploits » d’une secte américaine de fanatiques suicidaires (adolescents manipulés par une femme Y). Les scènes pornographiques, les élucubrations sociopolitiques d’un catastrophisme exagéré, les allusions littéraires abondent. Le fantastique se mêle à l’horreur (tortures, disparitions dans un autre monde ou dans l’espace), même si le récit s’adoucit quelque peu en fin de course. Très répétitive, excessive et ponctuée de musique punk, cette évocation glacée ne possède aucune épaisseur humaine. Déjà inspiré par les rites purificateurs sectaires dans Enigma (NB février 2010), Antonio Casa Ros récidive avec plus de violence. Entre les clichés et les scènes de sexe, le texte est une tribune condamnant la société totalitaire. Il s’agit d’une anticipation, mais on peut regretter qu’un auteur ayant un tel talent d’écriture et d’évocation poétique soumette le lecteur à ce qui constitue finalement un pensum.