China blues : voyage au pays de l’harmonie précaire

HSI Hsuan-wou, REEVE Charles

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De la Chine, « premier atelier du monde », site des Jeux Olympiques 2008, courtisée par tous les investisseurs internationaux, on ne connaît que ce que le pouvoir veut bien laisser filtrer. Les deux auteurs de ce document ont rencontré, souvent clandestinement, une trentaine de Chinois, serveur, cinéaste, taxi, militaire, et même SDF en France. Tous reconnaissent que l’argent est le seul moteur du pays. Pour gagner une misère et travailler comme des forçats, des millions de paysans affluent vers les villes ; la corruption règne à tous les niveaux, les aides sociales n’existent plus. Outre de scandaleuses expropriations et spoliations pour la construction d’usines ou de barrages au profit de capitalistes souvent mafieux, l’expansion chinoise à marche forcée entraîne un taux de pollution mortel ; la pauvreté et la déstructuration des anciens liens sociaux amènent une augmentation inquiétante du nombre d’enfants guettés par la criminalité et le suicide, première cause de mortalité chez les quinze/trente-quatre ans ! Et si quelques grèves marquent un début de refus de surexploitation, le « laogai », le bagne, sert de support au système. Ces multiples témoignages montrent l’envers du décor.