Chaperon Rouge

SERRA Adolfo

Drîle de chemin que celui qui mùne ce nouveau Petit Chaperon Rouge de sa maison à celle de sa grand-mùre : il va, semble-t-il, du bout de la queue du loup à la pointe de son museau. Quoique


L’album, sans texte, en noir et rouge sur fond blanc, bouscule la reprĂ©sentation pour renouveler, le long de l’échine de la bĂȘte, le frisson inhĂ©rent au conte. De double page en double page, le chemin s’étire, exploitant le format Ă  l’italienne ; le point de vue subjectif du personnage y alterne avec les plans larges de sa progression. À hauteur de personnage, Ă  coups de crayon bien visibles, les poils du loup hirsute deviennent des arbres menaçants. L’auteur se dĂ©place autour de la minuscule fillette en plongĂ©es et contre-plongĂ©es, comme virevolte autour d’elle le papillon rouge qui l’accompagne. La menace est palpable quand la silhouette de l’enfant se reflĂšte dans les yeux Ă©largis de la bĂȘte ou quand, dans une ellipse annonçant le pire, cette derniĂšre avale le papillon. L’histoire rebondit au rythme de l’image et le dĂ©nouement de ce rĂ©cit sans paroles respecte d’autant mieux la richesse symbolique du conte.