Cette nuit-là

STEVENS Chevy

Campbell River, sur l’île de Vancouver. Tonie, ombrageuse et rebelle, est la cible des persécutions d’une petite bande de lycéennes. Ses parents, excédés par son comportement, reportent amour et admiration sur sa jeune soeur Nicole. Un soir d’été 1996, celle-ci est retrouvée morte. Les témoignages accablent Tonie et son ami Ryan qui clament leur innocence. Jugés coupables du meurtre, ils sont incarcérés. Seize ans plus tard, la jeune femme est libérée sous conditions. Elle revient où elle a grandi, décidée à reconstituer le déroulement des événements de la nuit tragique et à débusquer le vrai coupable. Par un dispositif de va-et-vient chronologique entre la période qui précède la mort de Nicole et les années d’emprisonnement de l’héroïne, l’écrivain canadienne (Des yeux dans la nuit, NB mai 2014) retient le récit de la découverte du crime jusqu’au milieu du roman. L’accumulation des malheurs de la narratrice condamnée sans preuves est vite pesante : humiliée à l’école, rejetée à la maison, brutalisée au pénitencier, harcelée en centre de réinsertion, menacée à l’extérieur… Succession de bagarres, violences : entre filles d’abord, puis femmes, les coups pleuvent. Les situations sont répétitives, prédictibles, jusqu’à un dénouement enfin un peu inattendu. (T.R. et L.D.)