Cet été-là

TAMAKI Mariko, TAMAKI Jillian

Rose et Windy, 13  et 11 ans et demi, se retrouvent, comme chaque été, à Awago beach, station balnéaire située sur un lac. Elles se baignent, discutent, observent. Cette année, pas de château de sable. À la place, elles ont l’idée, Rose surtout, d’emprunter un film d’horreur à la boutique. Est-ce pour faire la grande devant le jeune employé, Duncan, dont le flirt avec Jenny les fascine, comme tout écho de la sexualité ? Rose est perturbée par la tension et la tristesse qui règne entre ses parents.

 

L’ambiance de l’été est magnifiquement rendue par un beau dessin semi-réaliste noir et blanc, qui soigne les décors et sait exprimer les nuances des émotions des personnages. Quelques planches d’une page entière renforcent l’immersion. Illustration comme découpage rendent palpables le ressenti des héroïnes, les sentiments troubles qui les animent, mais aussi le temps qui s’écoule, l’observation, le farniente, les petits riens du quotidien. L’intrigue parallèle centrée sur la mère n’apporte en revanche pas grand chose. Cette chronique de la préadolescence, sensible et juste, trace un portrait tout en finesse de ces filles à la lisière de l’enfance, mais pas encore prêtes à la quitter. On les abandonne à regret.