C’est une occupation sans fin d’être vivant

AYMARD Sylvie

Anna, célibataire de quarante ans, est partie courir dans la forêt ; on la retrouve étranglée sur un chemin désert… Fille aînée de Mathilde, femme sèche et autoritaire, et de Valentin, solitaire et doux, Anna a été éloignée de ses parents très jeune après un drame familial. Son frère, de onze ans son cadet, choyé par une mère meurtrie, a grandi en solitaire. Il ne songeait qu’à rejoindre à Paris cette soeur qu’il idéalise. On retrouve dans ce livre les mêmes caractéristiques que dans Courir dans les bois sans désemparer (NB janvier 2007), premier roman de Sylvie Aymard : des phrases courtes et sèches, percutantes, une écriture faussement distanciée, une histoire bien construite où le profil des personnages se dessine entre peurs enfantines et résolutions d’adultes. En marge de cette famille sombre et aigrie où s’affrontent les détresses, l’héroïne tente de se construire sur les ruines de son enfance et d’apprendre à aimer. Une sorte de mélancolie funeste, chargée d’un mal-être profond, de rancunes et de frustrations domine l’ensemble de ce roman aussi rugueux qu’attachant.