Celles qui peuvent encore marcher et sourire

PÉRONA OcĂ©ane

Une semaine d’enfer dans le bureau de police du groupe Violences. Cinq viols avec saisine. Pour enregistrer la plainte il faut interroger la victime, puis l’agresseur s’il est identifié  Une informaticienne, lardĂ©e de coups de couteaux, est dans le coma. Une aide-soignante accuse son concubin d’un viol conjugal. Une prostituĂ©e a Ă©tĂ© agressĂ©e par un client armé  Beaucoup de cas sont classĂ©s sans suite, faute de preuves. L’équipe ne comporte qu’une femme, HĂ©loĂŻse, dĂ©pressive, qui dĂ©sespĂšre de faire un vrai travail d’enquĂȘte


C’est le premier roman d’OcĂ©ane Perona, maĂźtresse de confĂ©rence en sociologie. Riche d’affaires vĂ©cues et trĂšs documentĂ© sur les procĂ©dures, les rapports avec magistrats, avocats, laboratoires, le tableau est trĂšs rĂ©aliste, vivant, Ă©mouvant et plein d’humour, avec le regard extĂ©rieur et curieux des non-dits d’une Ă©tudiante en sociologie stagiaire thĂ©sarde. Les diffĂ©rents caractĂšres des flics, leurs relations sont finement analysĂ©s. La question Ă©pineuse est le consentement des victimes. Tout le monde ment, plaignants et plus encore suspects souvent machistes et de mauvaise foi. MĂȘme les policiers ne sont pas des saints. Le rĂ©cit est entrecoupĂ© de passages adressĂ©s Ă  la deuxiĂšme personne Ă  une femme mystĂ©rieuse qui a vĂ©cu un viol traumatisant ; ce qui intensifie le suspense dĂ©coulant des affaires en cours. Mais, grĂące Ă  leur flair, les enquĂȘteurs font des recoupements qui Ă©clairent les divers crimes. Un roman percutant dont l’écriture est variĂ©e et inventive. (L.G. et C.G.)