Ce qui n’a pas de nom

BONNETT Piedad

Universitaire colombienne, Piedad Bonnett est l’auteur de nombreux ouvrages, de poĂ©sie notamment. Daniel, son fils chĂ©ri de vingt-huit ans, s’est dĂ©fenestrĂ© Ă  New York. Devenu schizophrĂšne, c’était un garçon attachant, sensible, un artiste trĂšs douĂ©. Sa mĂšre dĂ©crit le choc terrible causĂ© par son suicide, Ă©voque les souvenirs de l’enfance heureuse, les tourments du passage Ă  l’ñge adulte et cherche Ă  comprendre. Elle s’applique Ă  mettre des mots sur le combat de son fils contre la folie, sur sa propre douleur pour perpĂ©tuer l’image de Daniel dans la mĂ©moire de ceux qui l’aimaient et continuer Ă  vivre. Le rĂ©cit est d’autant plus Ă©mouvant qu’il est simple, sincĂšre, lucide, bravant courageusement les tabous religieux et sociaux, sans pathos, sans ressentiment envers les carences du monde mĂ©dical. Ce court texte de deuil, illuminĂ© par des pages magnifiques est un touchant hommage Ă  la vie de son fils. « Je t’ai fait renaĂźtre avec des mots, [qui ne peuvent] jamais ĂȘtre tombeau ».  (L.G. et M.Bo.)