Ce grand soleil qui ne meurt pas

SICHÈRE Bernard

Bernard Sichère porte un regard nostalgique sur sa jeunesse. Issu d’une famille politiquement ancrée à droite, il rejoint le camp des provocateurs en proposant l’étude de Sade aux élèves du très bourgeois Janson de Sailly à Paris ! La révolution de mai 1968 est une révélation pour cet admirateur de Merleau-Ponty, Georges Bataille, Heidegger. Il s’engage avec passion dans le militantisme pur et dur, rejoignant la figure emblématique de l’Organisation maoïste, Alain Badiou. La Révolution culturelle chinoise, encore auréolée de poésie, fait écho au mouvement hippie des campus américains. L’éveil d’une conscience politique pousse les intellectuels dans les bras de la classe ouvrière. De 1972 à 1976 Bernard devient « Bertrand », retrouvant ses camarades dans le frisson de l’action secrète. Le mouvement révolutionnaire franchit le seuil de l’action armée. Mao disparaît. Derrière l’unanimité de façade, des fêlures apparaissent. La discipline révolutionnaire comporte trop de contradictions et finalement le maoïste idéaliste est exclu pour “massisme” et “spontanéïsme”. Il revendique alors son appartenance à un courant messianique et retrouve le catholicisme, la seule Révolution culturelle réussie à ses yeux. Fort de ses connaissances philosophiques,il justifie ses choix et ses renoncements de manière claire et pédagogique.