Calcutta

SINHA Shumona

À Calcutta, de nos jours. Trisha arrive de Paris, oĂč elle vit, pour la crĂ©mation de son pĂšre, un ancien activiste communiste. La cĂ©rĂ©monie vite expĂ©diĂ©e, elle passe la nuit seule dans sa maison d’autrefois. Les bruits, les parfums, les objets oubliĂ©s font remonter peu Ă  peu les souvenirs d’un pĂšre admirĂ©, d’une mĂšre fragile et d’une grand-mĂšre aimante. AprĂšs une incursion originale et remarquĂ©e dans le roman social (Assommons les pauvres !, NB septembre 2011), l’écrivain bengali reprend le thĂšme du dĂ©racinement et de la quĂȘte identitaire, mais l’aborde cette fois sous l’angle du retour mĂ©moriel. La reconstitution du puzzle de ses premiĂšres annĂ©es replonge l’hĂ©roĂŻne dans l’histoire politique tragique de son pays. Se dĂ©voile, peu Ă  peu, sous la forme d’un secret de famille, la lĂ©gende fondatrice du courage des femmes dont elle descend. De courts chapitres, rassemblĂ©s par Ă©pisodes titrĂ©s, structurent ce conte d’une seule nuit, beau, parfois cruel, hommage Ă©mouvant Ă  l’enfance, aux origines familiales et culturelles. PoĂ©sie, rĂ©alisme et mythe, oĂč l’on se perd quelquefois, sont mĂȘlĂ©s par la grĂące d’une Ă©criture puissamment Ă©vocatrice aux couleurs de l’Inde : ardentes, chatoyantes, ou sanglantes. On est trĂšs loin de Bollywood !