Bonne à (re)marier

OHAYON Sylvie

Sarah est juive. Dans son enfance, elle a beaucoup souffert de la séparation de ses parents. Son mariage avec Ben, un Américain, est très heureux jusqu’à ce qu’elle découvre ses récréations sexuelles tout juste après la naissance de leur deuxième fille. Le divorce est douloureux, la garde alternée des enfants pénible. Soutenue par sa soeur et ses collaborateurs dans son agence de publicité, elle a beaucoup de mal à survivre. Mais un prince charmant, son directeur, juif aussi, est prêt à divorcer pour l’épouser… Ce troisième roman de Sylvie Ohayon (Les Bourgeoises, NB novembre 2012) est écrit à la première personne. Le style parlé, branché, est haché, brutal, voire grossier pour évoquer la honte de son corps qu’elle s’imagine abîmé par deux grossesses ; elle fait beaucoup d’allusions au sexe qui fait souffrir ou renaître à l’existence. Une touche de poésie, qui arrive un peu tard, se fait jour quand la romancière explique pourquoi elle se met à l’écriture : pour enfouir ses souvenirs et faire « rêver sa vie ». Un cri de désespoir suivi d’une romance qui ne convainc guère.