Blanche de Castille

MINOIS Georges

Ramenée en France par sa grand-mère Aliénor d’Aquitaine pour être mariée à douze ans et sceller l’alliance des Capétiens aux Plantagenets, Blanche de Castille sera vingt-trois ans femme du prince héritier, trois ans épouse du roi et vingt-six ans reine mère C’est sa biographie que l’auteur, médiéviste de renom (Charles le Téméraire, NB avril 2015), brosse avec exigence, appuyant sa démonstration sur des textes et des sources forcément lacunaires. Épouse aimante, mère attentive, « gardienne du royaume » pendant la minorité du roi et la croisade, elle résiste, usant d’autoritarisme ou de tolérance, aux prétentions territoriales de l’Angleterre et aux rébellions des barons français ; elle exerce une « co-royauté » avec son fils dont elle cherche à modérer le fanatisme religieux. Cette étude scrupuleuse, même alourdie de répétitions, d’énumérations de titres, de fonctions, fait émerger du « mâle Moyen Âge » la silhouette d’une femme intelligente, étudiée pour elle-même et non comme faire-valoir de Saint Louis. Une personnalité remarquable du beau XIIIe siècle. (J.D. et M.Bo.)