Quatre-vingt-trois entrées dans un « dictionnaire » illustré de croquis évocateurs détaillent la personnalité d’un des grands hommes du XXe siècle. Parmi elles, servant de support répétitif aux réflexions de l’auteur sur le général de Gaulle, les relations de ce dernier avec des écrivains, Chateaubriand, Claudel, Barrès, ainsi que ses multiples résidences familiales, professionnelles, avec mention spéciale à La Boisserie. En arrière plan souffre en permanence sa fille Anne près de laquelle, notamment, s’écoulent les moments « où il se laisse aller, où la tendresse s’épanche sans contrainte, où (…) on entend enfin le coeur manifester sa présence dans cette épaisse carcasse ».
L’admiration sans faille de Michel Tauriac pour son héros (cf. entretiens avec Philippe de Gaulle : De Gaulle, mon père, NB mai 2004) porte sur son caractère, sa mémoire prodigieuse, sa passion pour l’écriture, les poussées dépressives. Une écriture tout en nuances, où l’emploi du mot juste est de rigueur, dépeint un homme qu’il ne prend pas pour un « connétable » mais pour un être de chair, toujours fidèle à son idéal, qu’il fût « aux affaires » ou dans le désert.