Billie Holiday, rien que la musique

MAURIZI Dominique

Eleanora est née en 1915 à Baltimore, une ville où le statut des Noirs n’est guère plus enviable que sous l’esclavage. Sa mère fait le ménage chez des Blancs alors que son père, guitariste, est toujours par monts et par vaux. Très jeune, elle apprend à se débrouiller seule, fait de petits boulots, découvre dans une maison de tolérance le jazz, entend, bouleversée, les disques de Louis Armstrong ou Bessie Smith ; elle aime chanter et rapidement se fait remarquer. À quatorze ans elle chante dans les cabarets de Harlem et gagne ses premiers dollars, à quinze ans elle rencontre un jeune saxophoniste, se produit à Brooklyn et prend le nom de Billie Holiday. Sa vie courte et intense est entièrement vouée à la musique. On découvre une personnalité indépendante qui très jeune refuse de travailler pour les Blancs, chante le refus du racisme et de la ségrégation. Libre, entière et excessive, elle connaît des démêlés avec le FBI, la drogue et l’alcool. Billie meurt à quarante-quatre ans exténuée. Le texte est parsemé de quelques illustrations et d’un couplet (et sa traduction) de Somebody’s on my mind.