Bili-Bili.

Le drĂŽle d’oeuf arrivĂ© un jour par hasard dans le nid de Maman Cane, qui n’avait rien remarquĂ© d’anormal, ouvre sa coquille. Ses frĂšres et soeurs canetons, couvĂ©s en mĂȘme temps, ne lui ressemblent pas du tout… Vous l’avez compris, Bili-Bili n’est pas un caneton, c’est un bĂ©bĂ© crocodile ; mais il ne veut pas l’admettre, surtout de la bouche des trois mĂ©chants crocodiles qu’il rencontre et qui attendent de lui un vrai comportement de croqueur de canard. BouleversĂ©, Bili-Bili rĂ©flĂ©chit, se dĂ©clare ni canard ni crocodile, mais « crococanard », et en aucun cas ne donnera sa famille Ă  dĂ©vorer.

Un « Vilain petit canard » sympathique et bien dans sa peau, campĂ© en un court texte et de grandes planches Ă©lĂ©gantes, illustrĂ©es dans une palette oĂč le gris trĂšs prĂ©sent est rehaussĂ© de teintes vives. Encre de chine au pinceau, effet de transparence pour l’eau : le trait est agile et la touche d’humour permanente. Dans le dessein d’apprendre aux enfants Ă  accepter les diffĂ©rences et Ă  regarder les autres avec un esprit d’ouverture, l’essentiel est dit de l’art de grandir et d’assumer les siens, qu’il s’agisse de sa famille naturelle ou de celle qui vous accueille. Superbe.