Bettý

INDRIDASON Arnaldur

« Je sais enfin quel a été mon rôle dans cette histoire », dit le narrateur, au tout début de son récit. Détenu dans une prison de Reykjavik, il revit ce qui lui est arrivé tout en ressassant les interrogatoires qu’il subit. Juriste spécialiste du droit maritime, il est abordé lors d’une conférence par Bettý, belle jeune femme, aussi énigmatique que manipulatrice, et en tombe immédiatement amoureux. Bettý le fait embaucher par son compagnon Tomas, un armateur richissime qui la maltraite, mais qu’elle ne quitte pas, dans l’espoir d’hériter de sa grande fortune. Le narrateur, obnubilé par sa passion, est entraîné dans un engrenage implacable.

 

Arnaldur Indridason (Hypothermie, NB janvier 2010) excelle à peindre la société islandaise si étroite que tout le monde sait tout de tout le monde, où l’argent est roi, où le passé écrase les individus. Si le début du récit-monologue paraît un peu lent et l’histoire plutôt convenue, aux deux tiers du livre une révélation inattendue provoque une remise en cause radicale. Bettý est un excellent thriller qu’on ne peut lâcher avant la fin.