Bêtes féroces, bêtes farouches

KÖHLER Karen

Dans chacune de ces neuf nouvelles, une narratrice évoque la souffrance : la maladie, la mort, la fin de l’amour ou la solitude. Pour surmonter les épreuves de la vie, les héroïnes – qui se ressemblent – vont chercher au plus profond d’elles-mêmes, jusqu’au renoncement, à se libérer de leurs tourments. Pour l’une ce sera la prière et l’offrande, pour une autre les voyages, pour d’autres encore l’isolement. Ces femmes tentent – parfois définitivement – de se décharger de leur peine qui trouve souvent son origine dans l’enfance. Bien que la narration diffère à chaque fois – cartes postales, journal, dialogues, récit –, de nombreux fils se tissent entre les nouvelles et rendent le recueil homogène. Karen Köhler émeut en nuançant de touches poétiques son écriture vive, directe et précise. La nature protectrice et réconfortante tient un rôle majeur dans ces pages, métaphore de la matrice, synonyme de renaissance. Triste et superbe. (L.C. et B.Bo.)