Belle Époque

CAMBOR Kate

Jeanne, petite-fille de Victor Hugo, Jean-Baptiste, fils de Jean-Martin Charcot, Léon, fils d’Alphonse Daudet : trois rejetons héritiers de noms écrasants. Ils se sont construits et ont vécu au sein d’une société brillante d’hommes politiques, de sciences, de lettres, à une époque (I880-1914) qualifiée de « belle » au regard de ce qui devait arriver ensuite. Ils se sont connus enfants. Jeanne a épousé Léon, puis Jean-Baptiste. Tous trois ont eu des itinéraires très différents (femme du monde, explorateur des pôles, polémiste d’extrême droite) dans une France de progrès scientifique et technique, de conquête coloniale, de prospérité économique, mais secouée par le scandale de Panama, les luttes anticléricales et surtout l’Affaire Dreyfus.  Kate Cambor, dont c’est le premier essai, a eu l’idée audacieuse de décrire cette génération d’héritiers, en quête « de réponses nouvelles pour des temps plus sombres », en racontant leurs vies, imaginant leurs dialogues, leurs réflexions intimes, comme dans un roman. Un parti-pris de vulgarisation historique réussi, fondé sur une documentation rigoureuse et une argumentation accessible, qui n’est pas sans rappeler le talent d’Alain Decaux.