Avant le silence des forêts

BEAUQUEL Lilyane

La Grande Guerre bat son plein dans les Ardennes. Du côté allemand, quatre jeunes amis bavarois vivent l’horreur des attentes interminables dans les tranchées par d’effroyables intempéries, de la boucherie atroce pendant les assauts, des suicides et de la folie qui guette. Tableau très sombre qu’éclairent de faibles lueurs de bonheur. Pour Simon, le narrateur, c’est l’amitié qui le lie à ses trois compagnons, l’amour de sa bien-aimée enceinte qui l’attend au pays, l’évocation de ses souvenirs d’enfance…et même la présence chaleureuse d’un pauvre bourricot.

 

En une série de petits chapitres désignés par un prénom ou un nom commun – Rodolf, carillon, grimace – l’auteur relate des faits qu’elle transforme en exercices de style. Malgré d’indéniables trouvailles et la force d’évocation poétique de certains passages, l’écriture un peu trop maniérée peine à laisser passer l’émotion. Ce premier roman très travaillé d’une universitaire lorraine résonne comme un hommage à cette terre meurtrie et aux infortunés soldats allemands et français entraînés, malgré eux, dans un conflit fratricide. Il est dommage que trop de sophistication nuise au propos qui reste cependant original.