Au Paradis

MATTHIESSEN Peter

Clements Olin, universitaire amĂ©ricain d’origine polonaise, se rend Ă  Auschwitz pour y suivre une sorte de retraite. LĂ , cent cinquante pĂšlerins, originaires de douze pays, s’engagent dans une semaine de mĂ©ditation : des juifs, des chrĂ©tiens, un bouddhiste, des Allemands, des Palestiniens. Olin cĂŽtoie Stern, intellectuel scandinave, Ben Lama, psychologue, Earwig, semeur de dĂ©sordre, le rabbin Glock, une IsraĂ©lienne provocatrice, une novice catholique – soeur Catherine –, deux rescapĂ©s des camps, des intellectuels polonais. Mis Ă  part un moment de grĂące lors d’une rĂ©union, on se dĂ©chire allĂšgrement. Olin s’interroge sur sa mĂšre, juive ?
 et il est attirĂ© par Catherine. Difficile de saisir le propos de l’auteur : montrer que l’entente est impossible ? que rien ne s’oublie, que les haines demeurent ? que chacun se prĂ©occupe de lui-mĂȘme et soupçonne l’autre ? La multiplicitĂ© des acteurs rend le texte confus et on peut regretter l’aigreur des propos tenus dans un lieu censĂ© prĂȘter au recueillement. La persĂ©vĂ©rance du hĂ©ros dans la recherche de son identitĂ© suscite un certain intĂ©rĂȘt, mais le cĂŽtĂ© romanesque tombe Ă  plat. Restent d’intĂ©ressants dĂ©tails historiques et religieux et surtout les impressionnantes descriptions d’un Auschwitz hivernal et glacĂ©. (M.F. et C.Bl.)