Apologie de la punition

JAFFELIN Emmanuel

Comment penser la punition dans les dĂ©mocraties contemporaines ? Pour favoriser l’épanouissement des enfants, la fessĂ©e n’est plus de mise en famille, non plus que la mauvaise note Ă  l’école, ce qui suscite chez les chers petits un sentiment d’impunitĂ©. Depuis l’abolition de la peine de mort, la prison est devenue la rĂ©ponse indiffĂ©renciĂ©e du droit pĂ©nal au contrevenant. Ceci induit une justice « paresseuse » qui ne caractĂ©rise la faute, et sa gravitĂ©, que par le temps d’enfermement infligĂ©. D’autres exemples empruntĂ©s au sport ou Ă  la diplomatie soulignent les paradoxes et les dĂ©rives de la sanction dans les sociĂ©tĂ©s postmodernes. Tandis que, dĂ©semparĂ©s par une norme brouillĂ©e, les citoyens se dĂ©responsabilisent
 Au terme d’analyses rĂ©pĂ©titives, empruntant Ă  l’histoire, Ă  l’anthropologie et surtout au droit pĂ©nal, l’auteur, qui enseigne la philosophie au lycĂ©e, dĂ©gage une sĂ©rie de questions inĂ©galement pertinentes. L’ébauche ensuite proposĂ©e d’une justice « restauratrice », sachant sanctionner le fautif « tout en le relevant vers son humanitĂ© », recouvre plutĂŽt un contenu Ă©motionnel que de vĂ©ritables solutions : de façon irrĂ©aliste, elle suppose rĂ©solue la majoritĂ© des problĂšmes soulevĂ©s. MalgrĂ© quelques pistes intĂ©ressantes, cet ouvrage au joli titre, mais au style plutĂŽt indigeste, est dĂ©cevant.