ABC bestiaire

COAT Janik

PrĂšs de la grande Ă©tendue bleue, un arbre. Arrive Antonin, l’ñne. Une mare ? Non : bordĂ©e de trois rochers, c’est la mer oĂč nage Barbara, la baleine. C’est ensuite le tour de Cyprien le chien, assorti de petits cailloux et de trois brins d’herbe qu’Antonin se met Ă  brouter aussitĂŽt. Surgissent Didier le dindon et trois grandes herbes marines, tandis qu’insensiblement la perspective s’élargit pour faire entrer de plus en plus de monde dans l’image : Émile l’escargot, Florimond le flamant, rose bien sĂ»r
 Et ainsi de suite de page en page jusqu’à Zadig, le zĂšbre, qui clĂŽt cette parade peu ordinaire.

 

Et chacun de batifoler, broutant par-ci, picorant par-lĂ , jouant Ă  cache-cache sur les nĂ©nuphars ou dans les branches de l’arbre. Sur un dĂ©cor simplifiĂ© Ă  l’extrĂȘme, en larges aplats de couleurs franches et vives, les animaux vivent leur propre vie, et jouent aussi avec l’enfant qui peut suivre le parcours de chacun, comme autant de petites sĂ©quences juxtaposĂ©es. Ludique, sĂ©duisant, harmonieux : les silhouettes stylisĂ©es des animaux sont drĂŽles, craquantes, presque toutes Ă©videntes Ă  identifier, et d’une naĂŻvetĂ© pleine de gentillesse. C’est lĂ  tout le charme et le grand art de cet abĂ©cĂ©daire-bestiaire irrĂ©sistible.