À la recherche de la reine blanche

BENGTSSON Jonas T.

Danemark, 1986. Peter, le narrateur, a six ans. Avec son père, aimé et admiré pour ses métiers successifs, il mène une vie d’errance. Il s’en accommode grâce au dessin pour lequel il se découvre une passion. Le père, qui a vécu une enfance traumatisante, commet un jour l’irréparable. Récupéré par sa mère, Peter finit par fuguer. Il trouve un travail précaire, se fait quelques amis, s’adonne à la drogue et à l’alcool et apprend la cause des malheurs de son père. Mais le dessin et la peinture reprennent le dessus et, en 2000, le conduisent à Berlin pour le vernissage de sa première exposition. Dans ce roman sombre, implacable et parfois glaçant d’où tout espoir d’un avenir meilleur semble longtemps exclu, Jonas T. Bengtsson (Submarino, NB mars 2011) explore à nouveau la complexité des relations humaines : non-dit, amour, indifférence, souffrance morale. En de courts chapitres se dessine le passage difficile à l’âge adulte du fils tandis que le passé du père se dévoile progressivement. Le scénario est classique, mais les portraits des personnages sont particulièrement fouillés et traités avec intelligence et subtilité.