À ceux qui se croisent

MAURENC Pauline

Lucy, jolie dilettante de cinquante ans, tient une librairie à Nice avec sa belle-mère. Elle apprend par une lettre anonyme que son mari a une double vie et un enfant. Presque tout le monde, y compris ses proches, était au courant. Devenue aphone elle décide brusquement de couper les ponts avec son milieu et de fuir à New York. Elle y retrouve par hasard un scénographe franco-américain croisé en France. Sa voix revient. Une nouvelle vie commence, non dépourvue d’embûches et de nostalgie.  Nice et son magnifique arrière-pays, la trahison de toute une famille, l’exil brutal à New York et la volonté de s’en sortir composent la trame de ce premier gros roman. Malgré sa beauté, sa blondeur sur laquelle elle insiste beaucoup, une vie facile parmi des copains, Lucy, chrysalide insatisfaite, subit ce choc psychologique mais l’utilise aussi pour changer – et elle connaît quelques avatars avant de devenir papillon. Mais change-t-elle vraiment ? À l’instar de l’héroïne, une certaine maturité manque à ce texte ambitieux et interminable qui embrasse trop de lieux et de personnages sans avancer ni vraiment émouvoir. Même si sa plume surfe agréablement à la surface des choses, l’auteure n’arrive pas (encore) à décoller.  (A.Lec. et C.-M.M.)