2013 : Année-terminus

DELISSE Luc

En 2013, la crise économique et financière s’accentue, la dette devient gigantesque, toute l’Europe s’effondre, l’activité ralentit à l’extrême. Le chômage se généralise, pas d’essence, plus de transports, etc. Cette évolution était prévisible puisque nous empruntions sans compter, elle a été accentuée par la création de l’€uro, le tsunami de Fukushima, l’ineptie égoïste des gouvernants. Le narrateur, bien conscient de la catastrophe imminente, se réfugie à Bruxelles avec femme et enfants ; espoir bien fallacieux puisque les institutions européennes se désagrègent à leur tour. Luc Dellise, philosophe, romancier et essayiste, d’origine belge, vit en France depuis une quinzaine d’années, il est d’ailleurs naturalisé. En postface de cette fable contemporaine aux accents satiriques, il reconnaît ne pas faire de prévisions mais simplement exprimer l’angoisse du présent. Peu importe la très bonne qualité de l’écriture, son tableau est mièvre et n’a rien d’apocalyptique. Le désastre économique est total certes, mais soft, pas de violence, pas de conflit ni de séisme populaire. La vie, quoique très modifiée, continue en douceur. Il en résulte une sensation d’irréalité, et le trait insuffisamment acéré tombe de la cible.