Le Gardien du camphrier

À Tokyo, le sanctuaire de Tsukisato abrite un camphrier vénérable dont le tronc évidé, formant une grotte, recueille les confidences de fidèles venus le prier. Quel pouvoir cet arbre possède-t-il pour que des dizaines de pèlerins, dûment sélectionnés par la propriétaire du lieu, viennent se confier à lui ? Devenu gardien du camphrier, le jeune Reito tente de percer le mystère de ce rituel que nul ne peut lui révéler.

Passé maître dans l’art de faire se réactiver les liens de parenté (Le fil de l’espoir, Les Notes mai 2025), Keigo Higashino, prolifique auteur japonais, délaisse le roman policier pour s’attacher à la transmission, aux idéaux et au sens du devoir d’une société japonaise où loyauté, valeur et respect sont ancrés dans sa culture unique. Ce récit aux accents occultes et à la narration d’une lenteur toute japonaise, permet d’aborder ces traditions ancestrales, parfois remises en cause par la modernité. Higashino nous invite à suivre une histoire étrange et envoûtante, une expérience spirituelle observée par un jeune homme qui apprend, grandit et mûrit, peaufine son éducation au contact de familles distinguées que sa fonction lui permet de côtoyer. L’écriture délicate met en scène les intimes croyances et distille des fragments de jeunesse révélant les fêlures. On succombe au charme de ce roman qu’il convient de lire l’âme en éveil. (Maje et A.Be.)