Prologue : Devi a été enlevée et ligotée sur une chaise dans un sous-sol par un mystérieux ravisseur qui semble tout connaître de sa vie. Elle est sommée par celui-ci de lui confesser sans mentir le mal qu’elle a fait à plusieurs personnes avant qu’il ne mette sa vie aux enchères et la vende au plus offrant. Devi, issue d’une famille pauvre, a vu son petit frère écrasé par une voiture qui a pris la fuite, son frère aîné n’est jamais revenu d’un tabassage dans un poste de police. Ses parents sont morts la laissant orpheline et seule, à dix ans, dans les rues de Mumbai. Il a fallu son talent et son imagination pour s’en sortir, mais à quel prix ?
On assiste ainsi à sept histoires rocambolesques narrées avec force détails par l’héroïne qui survit à force d’expédients et avec débrouillardise, changeant de prénom ou de religion en fonction de la nécessité. On la retrouve tour à tour dans toutes sortes de situations et de métiers plus ou moins respectueux de la loi, mais ne s’attaquant qu’aux « méchants ». L’écriture est fluide et décrit une Inde où la corruption, les castes, la pauvreté, sont toujours les phénomènes majeurs qui dominent ce pays. Vikas Svarup est l’auteur de Pour quelques milliards et une roupie (Les Notes avril 2014), porté à l’écran avec le film Slumdog millionnaire. Un film où le jeune héros s’adapte lui aussi à toutes les situations. C’est avec délectation qu’on se plonge dans les aventures inénarrables et savoureuses de cette fragile héroïne qui ne manque ni de culot ni de courage face à ses ennemis. Et la chute comble les attentes ! (C.M. et M.-N.P.)