Sous le pommier en fleur

Adrien Bérard, terrorisé par la nouveauté, mène une existence solitaire minutieusement réglée. Par devoir mais paniqué, il accepte l’héritage de son oncle : l’hippopotame Arthur. Le cœur d’Adrien s’ouvre devant la tristesse de l’animal en deuil, qui peu à peu l’initie à la vraie vie et au bonheur. Devenu confident et ami, Arthur lui sert de monture pour aller travailler et c’est un accident avec une voiture qui lui fait rencontrer sa bien-aimée. Ils partagent les repas et de longues heures au jardin, partent skier pour qu’Arthur puisse sentir la neige fondre sur sa langue

Henri Meunier (Bo et Ma, Grand dimanche, petits oublis, Les notes juin 2025) propose un texte consistant, rythmé et savoureux, au vocabulaire riche, d’un humour décoiffant, avant une chute poétique en version « madeleine de Proust » : le vieux monsieur devenu grand-père ouvre la bouche pour sentir fondre sur sa langue les pétales tombant du pommier qui fleurit la terre où repose son gros ami. Les illustrations d’Olivier Latyk (Le musée – Yoki le doudou, Les notes novembre 2014), variées, servent parfaitement le ton de l’histoire – comique joyeux et grande douceur –  et la complètent. Une histoire désopilante et tendre : les mots, le rythme du phrasé et les images ravissent totalement. (J.H)