Ă New York, au cours des Roaring Twenties, en 1926, Contantin Avis (double fictionnel de Brancusi), qui sâest vu refuser par le service des douanes lâentrĂ©e gratuite dâune statuette en bronze, intente un procĂšs.
Un siÚcle aprÚs, une écrivaine, Dora, a quitté la Suisse pour la cÎte ligure, profitant du soutien de la fondation propriétaire de la statue en question, pour écrire un roman sur Constantin Avis.
Un double rĂ©cit qui alterne les chapitres et expose les points de vue des deux personnages sur la dĂ©finition de lâĆuvre dâart, sur sa reconnaissance comme telle, la propriĂ©tĂ© intellectuelle de lâĆuvre, dans un monde oĂč lâabstraction bouscule les rĂšgles, oĂč le marchĂ© est le maĂźtre du jeu. Ce thĂšme rebattu ne renouvelle pas la rĂ©flexion esthĂ©tique, mĂȘme si la question de lâart nâest pas relĂ©guĂ©e au rang de toile de fond dĂ©corative. Les deux intrigues illustrent le propos avec un sens aigu du romanesque, en tissant autour de chaque personnage son rĂ©seau dâintrigues sentimentales sur fond de vie mondaine pour lâun, de paisible rĂ©sidence dâartiste pour lâautre. Une espĂšce de surenchĂšre dans la recherche du plaisir, au-delĂ de celui de la crĂ©ation, dĂ©finie comme source dâexaltation⊠Diana Grigorcea sâamuse avec talent Ă inventer des passerelles dâun siĂšcle Ă lâautre, Ă plonger son lecteur dans deux univers diffĂ©rents, lâun et lâautre sĂ©duisants avec leur part dâintrigue en suspens. Un roman qui gagnera sans mal son public. (C.B et J.G)
