De pierre et d’os

C’est la nuit, Uqsuralik a mal au ventre et sort de l’igloo pour apaiser ses douleurs. Soudain, la banquise craque et la jeune femme inuite se retrouve séparée de sa famille, seule avec un couteau et une peau d’ours, en plein hiver. Commence alors le long parcours, qui durera le temps de toute une vie, d’une femme fière et courageuse. Elle trouvera refuge auprès d’autres familles, montrera ses qualités de chasseuse et sera respectée.

Les esprits sont très présents qui la hantent ou la protègent, comme les humains seront pour certains violents et agressifs ou l’adopteront pour l’accueillir dans leur famille. Elle deviendra mère d’une petite fille qui grandira au fil des saisons et sera initiée au chamanisme.

Il aura fallu quatre ans à Jean-Paul Krassinsky pour adapter un roman nourri par des recherches documentaires et des entretiens avec des spécialistes de la culture inuite. Il a pu accéder aux archives personnelles de Paul-Émile Victor et ainsi à la sphère intime, au quotidien à l’intérieur des maisons.

Le résultat est un récit en paysages impressionnants de l’Arctique qui se font moteur et miroir du cheminement interne d’Uqsuralik avec ses émotions ou inspiré par les esprits qu’elle perçoit.

Plus qu’un roman, plus qu’une bande dessinée, c’est une œuvre qui rend un hommage vrai au peuple inuit.

(PG)