Parfois, on a l’impression qu’il ne se passe rien…

PRIEM Simon, POULIN Stéphane

Un parc Ă  l’automne, une petite fille vient y promener son chien. Un homme balaie les feuilles mortes, un couple se dispute, une femme ĂągĂ©e avec son chariot regarde les pigeons. Le chien bondit sur les oiseaux, continue sa course, saute sur un banc et bouscule deux hommes Ă©berluĂ©s. Il a renversĂ© le chariot de la vieille dame. La petite fille le ramasse, la vieille dame sort une peluche de lapin de ses affaires, qui ressemble au doudou de la fillette. Elles s’assoient ensemble sur un banc. Le calme est revenu dans le parc.

L’album invite Ă  faire attention aux jolis petits riens de l’existence, fugaces, uniques et d’autant plus prĂ©cieux. Un texte un peu compliquĂ© philosophe sur une notion qui concerne sans doute plus les adultes que les enfants. La poĂ©sie est lĂ , mais dans le silence de l’histoire qui se dĂ©roule en arriĂšre-plan, dans les illustrations, conçues comme des tableaux, soignĂ©es, semi-rĂ©alistes ; elles font naĂźtre tout ce qui n’est pas dit, les Ă©motions qui passent, la rencontre. Les plans varient d’une page Ă  l’autre, mettant en scĂšne cette succession de moments, d’une beautĂ© tendre. Une belle idĂ©e que l’association de ces deux auteurs. (A.D.)