Le visage des sans-noms (Eden ; 1)

La société de ce pays est binaire. D’un côté la masse des sans-noms, qui vivotent en marge de la cité. De l’autre les élites éduquées. Les jeunes de 15 ans passent un examen qui détermine s’ils sont aptes à en faire partie. Jonas, un sans-nom, s’y prépare sans y croire : c’est beaucoup trop dur pour lui, pense-t-il. Sa soeur Helix, qui a réussi, le rejoint en cachette, lui confie que son admission était truquée et qu’elle peut l’aider avec la complicité du groupe secret dont elle fait partie, la Seconde Insurrection. Mais leur deuxième rencontre est compromise, et Jonas passe le concours, auquel il ne comprend rien, seul…  L’album, scénarisé par un habitué de l’anticipation, met en scène une société divisée, de façon classique, en deux groupes profondément inégaux, dans laquelle la rébellion s’insinue. Ce tome d’exposition permet de faire connaissance avec les principaux héros, un frère et une soeur, et de se familiariser progressivement avec un univers nouveau, plein de secrets, d’interdits, et de tensions. La cité des dominants, lisse et futuriste, contraste avec les maisons modestes des dominés, dans une illustration aux teintes sourdes, aux traits anguleux, qui souligne l’inconfort de la situation. La curiosité est efficacement mise en éveil. À suivre. 13 ans et plus. (M.D.)